Histoire
du Grand-Orgue Aristide Cavaillé-Coll
de l’église Notre-Dame de l’Assomption
de Bagnères-de-Luchon |
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Aristide Cavaillé-Coll (1865)
- Restauration par Jean-Baptiste Puget (1912)
- Modifications par Maurice Puget (1942)
- Restauration partielle par la Maison Danion-Gonzalez (1963)
- Restauration complète par Robert Chauvin (1992)
- Relevage
par Charles-Emmanuel Sarelot (2018)
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Les visiteurs et
les organistes de passage dans l’église de Luchon sont
toujours surpris d’entendre
des sonorités romantiques sortir d’un buffet du XVIIIème
siècle !
En voici la raison....
La
commande du Conseil de Fabrique
Le 3 octobre 1869,
lors de la réunion du Conseil de Fabrique, le Trésorier,
Mr Mazens, " appelle
l'attention du Conseil sur le mauvais état où se trouve
l'orgue de l'église et sur les besoins qu'il aurait d'être
réparé.
(Il s'agit
de l'orgue vendu en 1855 par Vincent Cavaillé-Coll.)
Mr Colomic (Premier
Ajoint au Maire) fait observer qu'il faudrait mieux en acheter
un neuf
qui répondit aux besoins de l'époque, et fut en rapport
avec l'importance de l'édifice.
Le projet d'achèvement de l'église et de reconstruction
du clocher ne doit pas, d'après lui, empêcher l'achat de
cet instrument;
car se serait se faire illusion que de croire ce projet réalisable
dans un avenir peu éloigné.
Les revenus de la commune sont absorbés pour de longues années
et ne lui permettront pas de mettre la moindre subvention à la
disposition de la Fabrique.
Dès lors cette dernière se trouverait réduite à
ses seules ressources,
et dans l'impossibilité d'entreprendre un si grand travail.
Il n'y aurait que quelqu'événement imprévu, un
don par exemple, qui put en faciliter l'éxécution.
Mais faut-il dans cette expectative se priver indéfiniment de
l'acquisition d'un bel orgue,
lorsque celui qui existe ne peut plus fonctionner, et que toute la paroisse
en réclame le changement ?
La probabilité de l'achèvement de l'église ne saurait
y mettre obstacle attendu qu'il sera facile de l'enlever
au moment de la construction pour le replacer ensuite d'une manière
définitive.
Le Conseil reconnaissant la justesse de ces observations, et considérant
en outre que l'état de la caisse de la Fabrique
lui permet de consacrer une somme suffisante à cette acquisition,
décide qu'on s'adressera pour cela
à la maison Aristide Cavaillé-Coll de Paris qui occupe
le premier rang dans ce genre d'industrie,
se réservant de voter le chiffre de la dépense dès
que les conditions seront connues et agréées."
En réponse
au courrier qui lui a été adressé, Aristide Cavaillé-Coll
adresse deux devis au Conseil de Fabrique le 17 décembre 1869
.
Le premier pour un orgue de 10 jeux avec Bourdon de 16 pieds, à
2 claviers à mains de 54 notes et un pédalier de 20 notes
en tirasse, pour 13.200 francs.
Le second pour un orgue de 10 jeux avec Bourdon de 16 pieds et Basson
de 16 pieds, à 2 claviers à mains de 54 notes et un pédalier
en tirasse de 20 notes,
complètement enfermé dans une grande boîte expressive
servant de buffet, pour 11.000 francs.
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Dessin
sur papier calque du buffet
accompagnant le premier devis
du 17 décembre 1869
Dessin
par L.
Guignet et A. Lallié,
dessinateurs industriels,
Médaillés de bronze
à l'Exposition Générale de Bordeaux
de 1859.
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La Fabrique juge ces deux instruments trop petits pour remplir la grande
nef.
Le 25 janvier 1870 Cavaillé-Coll fait une seconde proposition.
Il s'agit d'un orgue de 24 jeux, avec deux claviers manuels de 56 notes
dont un expresssif et un pédalier indépendant de 30 notes.
La console
serait indépendante pour permettre à l'organiste de voir
directement l'autel.
Son prix serait de 30.000 francs auquel il faudrait ajouter celui du
buffet dont le coût dépendrait du plan adopté.
Dans son courrier daté du 27 janvier, Cavaillé-Coll propose
3 plans de buffets qu'il note A, B et C.
Il précise que les plans B et C représentent un buffet
dont l'exécution serait du prix de 10.000 francs.
Le dessin A serait plus coûteux.
Le Conseil de Fabrique jugea la dépense de 40.000 francs trop
importante par rapport à son budget .
Le 14 février
1870, Aristide Cavaillé-Coll adresse un troisième projet
qui puisse satisfaire le Conseil.
Dans la lettre qui accompagne son devis et qui est adressée au
trésorier de la Fabrique, Cavaillé-Coll écrit :

|
" J'avais espéré que la Fabrique aurait
pu consacrer la somme de 30.000 Fr à l'instrument et que
le buffet (...)
aurait été estimé en plus
du prix de l'orgue.
Le projet de buffet que je vous ai envoyé
aurait coûté environ 10.000 Fr en sus du prix de l'instrument.
D'après les explications de votre lettre
je vois, Monsieur, qu'il faudra réduire toutes choses, instrument
et buffet,
pour arriver dans les limites du prix proposé.
Cela est regrettable, mais je vais néanmoins
m'occuper du nouveau projet que vous me demandez.
Si la Fabrique ne tient pas absolument à mettre
son orgue d'accord avec le style architectural de l'église,
je pourrais lui proposer une bonne affaire.
J'ai en ce moment en magasin un ancien buffet style
Louis XIV en vieux chêne sculpté dans lequel nous avons
monté
un orgue neuf de 30 registres à trois claviers et
pédalier qui remplirait bien toutes les conditions de sonorité
désirables.
Cet orgue avec son buffet serait au prix de 35.000
Fr soit 30.000 Fr pour l'orgue et 5.000 Fr pour le buffet. (...)
Il y aurait donc là une économie réelle
pour la Fabrique et cet orgue étant tout prêt,
la Fabrique pourrait l'avoir aussitôt qu'elle
le voudrait. (...)" |

Aquarelle
représentant le buffet de récupération
"de style Louis XIV"
mais sculpté en 1780 et dans lequel
Cavaillé-Coll a placé un instrument vers 1865.
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Sur
le terrain qu'il a loué puis acquis en 1868, avenue du
Maine à Paris,
Cavaillé-Coll fait édifier son hôtel particulier
( à gauche),
une petite maison pour le gardien ( à droite),
et au fond un grand bâtiment qui abrite les ateliers de
fabriquation
ainsi qu'un grand hall de montage et d'exposition.
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Cette gravure
représente la réception dans les ateliers Cavaillé-Coll,
de l’orgue construit pour John Turner Hopwood (1829-1900),
avocat, homme politique anglais, membre du parlement,
et passionné par la musique d'orgue.
La gravure a été publiée dans le magazine
hebdomadaire
L'Illustration du samedi 12 mars 1870.
L’orgue représenté sur la droite est celui
que Cavaillé-Coll
vient de proposer à la fabrique de Bagnères-de-Luchon
dans son devis du 17 février
et qui a été vu et entendu
par le député-maire Charles Tron.
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A part la statue de l'ange,
tous les détails correspondent assez bien
si l'on tient compte que pour le dessinateur
le sujet était l'orgue de J. Hopwood.
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Dans son remarquable ouvrage*
"LA MANUFACTURE D'ORGUES
CAVAILLE-COLL
AVENUE DU MAINE"
Loïc Métrope
présente l'inventaire réalisé fin 1868.
L'orgue qui sera proposé à Luchon y figure
en première place.


* paru Aux Amateurs
de Livres. Paris 1988.
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Devis du
14 février 1870





Dessin
aquarellé sur papier calque accompagnant le devis.

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Ce
schéma qui accompagne le devis appelle deux remarques
:
-
Le
Ier clavier y est dénommé "Grand Choeur"
alors que sur le devis présenté ci-dessus il est
appelé "Bombarde",
nom qu'il a toujours conservé depuis.
- La Clarinette de 8' du IIIème clavier sera remplacée
par
un Basson-Hautbois lors de l'installation à Luchon.
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Composition de l'orgue en 1870
Pédale
30 notes
Tous
les jeux sont empruntés
aux claviers manuels.
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Soubasse
Flûte ouverte
Violon
Basson
Trompette |
16'
8'
8'
16'
8' |
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Positif
expressif
54 notes
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Principal
Bourdon
Viole de Gambe
Voix céleste
Dulciane
Flûte douce
Basson-Hautbois
Voix humaine |
8'
8'
8'
8'
4'
4'
8'
8' |
|
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Bourdon
Montre
Flûte Harmonique
Viole de Gambe
Prestant
Plein-Jeu
Basson
Clairon |
16'
8'
8'
8'
4'
III-VI
8'
4' |
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Bombarde
54 notes
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Salicional
Unda Maris
Bourdon
Flûte octaviante
Octavin
Cornet
Basson
Trompette |
8'
8'
8'
4'
2'
V
16'
8' |
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En
présentant cette troisième proposition au Conseil de Fabrique,
Mr Mazens, Trésorier, indique que :
" Cette proposition est vivement appuyée par une lettre
de Mr Tron, maire de Luchon et député,
actuellement à Paris, qui a vu et entendu ledit instrument.
Le Conseil considérant que les offres de Mr Cavaillé-Coll
sont avantageuses,
que la somme à payer ne dépasse pas les ressources de
la Fabrique qui y pourvoira par un emprûnt remboursable
en peu d'années; considérant surtout que l'instrument
proposé se trouve tout prêt,
et pourra être inauguré au commencement de la saison prochaine,
accepte la proposition et charge Mr Mazens, en sa qualité de
Trésorier,
de traiter avec Mr Cavaillé-Coll sur les bases susmentionnées.
Il
décide en outre qu'il sera fait une demande au Conseil municipal
pour le prier de se charger
de la construction de la tribune destinée à recevoir l'instrument."
Dans le courrier
qu'il adresse à Cavaillé-Coll, lequel a entre-temps fait
des efforts commerciaux pour obtenir le marché,
le Trésorier lui demande une nouvelle réduction de 500
Fr.
Dans sa lettre
datée du 17 Mars 1870 qui accompagne le contrat, Cavaillé-Coll
lui répond :

|
"Ainsi que j'ai déjà eu l'honneur de le dire,
Monsieur, par ma précédente lettre, j'ai fait à
la Fabrique de Luchon
une première concession des frais d'emballage et de pose
qui ne sont jamais en dessous de 10% du prix
de l'orgue, soit 3.500 Fr.
J'ai encore, sur la demande de Mr Ch. Tron et sur l'assurance
qu'il m'a donnée que mon frère (avec lequel
la fabrique avait traité de l'ancien orgue) avait promis
de le reprendre en compte lors d'une nouvelle acquisition,
donné une preuve de bonne volonté et de désintéressement
en consentant à reprendre cet orgue pour 2.500 Fr.
Je crois donc avoir fait toutes les concessions possibles et c'est
en toute sincérité que je profite de la liberté
que
vous voulez bien me laisser, Monsieur, de refuser ou d'accepter
la nouvelle réduction de 500 Fr que la Fabrique
a cru pouvoir me demander.
Je puis vous assurer, Monsieur, que la reprise de l'ancien orgue
est pour moi une charge à laquelle
je ne m'attendais pas et, si la Fabrique trouvait à se
défaire de cet orgue d'ici à l'époque où
le nouvel instrument
sera placé, je consens volontiers à lui abandonner
non seulement tout le bénéfice qu'elle en pourait
retirer au dessus
de 2.500 Fr mais encore à lui accorder la réduction
des 500 Fr que vous m'avez demandée".
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Le
Trésorier de la fabrique se range à ces arguments et signe
à son tour le contrat le 20 mars.
Le 24 mars 1870,
dans sa délibération, le Conseil municipal accepte de
prendre à sa charge la construction
de la tribune destinée à recevoir l'orgue, suivant les
plans et le devis de 2.143,05 francs
présentés par J.-B. Castex, architecte de la Ville.
(Cette tribune sera démolie dans les années
1890, lors des travaux de construction de la nouvelle façade
et sera remplacée par la tribune actuelle).
Le
buffet et toute la partie instrumentale de l'orgue sont démontés
et placés dans des caisses.
Celles-ci sont acheminées à Luchon par le chemin de fer
Orléans-Midi en trois envois :
huit caisses le 6 avril, cinq caisses le 16 et neuf grandes caisses
le 28.
Monsieur Dussourd, ouvrier de la Maison Cavaillé-Coll, arrive
à Luchon le 25 avril pour démonter le vieil orgue.
Le mercredin 4 mai, c'est M. Eugène Scellier, chef-ouvrier, qui
arrive à Luchon
pour assurer la direction du montage de l'orgue et du buffet.
Le 8 juin arrive Charles Gigout (1839-1909), frère de l'organiste
Eugène Gigout (1844-1925)
qui commence à harmoniser les différents jeux.
Enfin, une dizaine de jours après, arrive Gabriel Reinbourg,
gendre de Vincent Cavaillé-Coll,
pour prendre la direction des travaux et finaliser l'harmonisation.
En
1867 Gabriel Reinbourg (1834-1891), avait épousé
Berthe Cavaillé,
fille de Vincent Cavaillé-Coll.
Il fut un des harmonistes les plus fameux de la maison Cavaillé-Coll,
avec son frère Félix (1837-1897). |
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A
la recherche du premier titulaire...
On peut lire dans le registre des délibérations du Conseil
de Fabrique, à la date du 3 avril 1870 :
"Le Conseil
de Fabrique considérant qu'un orgue de cette importance, pourvu
d'un mécanisme perfectionné
et en rapport avec les exigences de l'art moderne, demande un artiste
habile qui sache en faire valoir
toutes les ressources, décide que la place d'organiste sera donné
au concours et que les appointements fixes
seront portés à 1.000 francs et le casuel garanti à
200 francs.
Il sera en outre fait appel à la Ville pour augmenter cette somme
d'une subvention municipale."
Extrait
de La Semaine Catholique de Toulouse du Dimanche 22 mai 1870
:
" La Fabrique
de Bagnères-de-Luchon ayant fait l'acquisition d'un orgue de
32 jeux, à 3 claviers à main et un pédalier,
sortant des ateliers de la maison A. Cavaillé-Coll de Paris,
désirerait trouver un bon organiste capable d'en faire ressortir
toute l'importance.
Dans ce but un concours sera ouvert à Toulouse le jeudi 2 juin
prochain, à midi précis, dans l'église métropolitaine.
La commission du jury sera composée de MM. Leybach organiste
de la Métropole,
Massis organiste de Saint-Sernin, Becquié organiste de Saint-Jérôme
et Kunc organiste du Gesu.
Les candidats peuvent se faire inscrire tous les jours, de midi à
une heure, chez Leybach rue Saint-Etienne
qui leur fera connaître du concours de l'admission.
Le traitement de l'organiste sera de 1500 francs assurés par
le Conseil de fabrique et la ville, et sa position pourra devenir
plus avantageuse par les ressources que lui offriront les habitants
et les étrangers pendant la saison thermale."
3 juillet
1870, registre des délibérations du Conseil de Fabrique
:
"Mr le
Curé rend compte au Conseil du concours pour la place d'organiste,
qui a eu lieu le 2 juin dernier
à la métropole de Toulouse, et auquel il assistait avec
Mr Mazens.
Le jury était composé de quatre orgnistes, savoir : Mr
Leybach organiste de la métropole, Président;
Mr Massis de Saint-Sernin; Mr Bacquié de Saint-Jérôme
et Mr Aloys Kunc du Jésus.
Sur 4 concurrents le choix s'est porté sur M. Louis Mourlan,
de Toulouse, qui a obtenu le n°1.
En conséquence de ce résultat, le Conseil de Fabrique
nomme Mr Mourlan à la place d'organiste
de l'église de Bagnères-de-Luchon et charge Mr le Curé
de lui notifier sa nommination.
Le Conseil vote en outre la somme de 250 francs pour honoraires dus
aux quatre membres du jury,
savoir : 100 francs à Mr Leybach et 50 francs à chacun
des trois autres."
L'inauguration
de l'orgue le Samedi 30 Juillet 1870
et sa réception le Lundi 1er Août.
"Monsieur
Mazens, Trésorier, fait un rapport duquel il résulte que
le 30 juillet dernier,
à 8 heures du soir, a eu lieu à l'église paroissiale
la séance solennelle d'inauguration de l'orgue,
en présence d'une nombreuse assistance d'étrangers
et d'habitants de Luchon.
Mr Leybach, organiste de la métropole de Toulouse, appelé
pour en opérer la réception, a rempli son mandat
de la manière la plus consciencieuse et la plus distinguée.
Il a montré dans cette séance tous les effets que peut
produire un instrument d'une grande puissance et d'une rare perfection
sous les doigts d'un artiste de premier mérite ;
et le surlendemain 1er Août il a procédé à
la vérification des travaux dans toutes leurs parties.
Son procès-verbal ci-annexé conclut à l'admission
avec les plus grands éloges.
La rétribution payée à l'entrée de l'église
et la quête du lendemain Dimanche ont produit la somme de 440,85
francs.
Par contre
plusieurs dépenses imprévues nécessitées
par les circonstances restent à régulariser.
Ce sont : 180 francs payés aux ouvriers de Mr Cavaillé-Coll,
à titre de gratification,
et 400 francs payés à Mr Lebach pour indemnités
de déplacement et honoraires.
Le Conseil vote ces deux sommes.
Mr le Trésorier
donne en outre lecture d'une lettre de Mr Cavaillé-Coll qui se
plaint de ce que les matériaux
de l'ancien orgue repris par lui pour la somme de 2.500 francs, sont
bien loin de valoir ce chiffre.
Il les estime à peine à 500 francs, ce qui représente
pour lui une perte réelle de 2.000 francs.
Il espère donc que le Conseil prendra en considération
une différence aussi grande entre la valeur réelle et
la valeur supposée,
et ne voudra pas qu'elle soit supportée par lui seul.
Le Conseil
reconnaissant que la démolition de l'ancien orgue n'a produit,
en effet, que des débris de boiserie tombant de vétusté,
et quelques tuyaux en étain qui ne pourront être utilisés
qu'en étant refondu; que l'estimation de 2.500 francs
avait été faite de bonne foi, et sans examen préalable
de Mr Cavaillé-Coll;
que dès lors la Fabrique ne peut profiter d'une erreur aussi
manifeste, et qu'il y a lieu d'indemniser le vendeur
d'une partie de sa perte alors surtout que son travail ne laisse rien
à désirer;
décide qu'une bonification de 1.000 francs sera faite à
Mr Cavaillé-Coll, et payée en deux annuités,
l'une de 500 francs le 31 août 1871, et l'autre de de 500 francs
le 31 août 1872.
Mr le Trésorier est autorisé à accepter au nom
de la Fabrique
les deux mandats tirés à cet effet par Mr Cavaillé.
De plus les
fonds de l'emprûnt étant réalisés et disponibles,
il est aussi autorisé à payer par anticipation
le solde de 10.000 francs qu'aux termes de la convention ne devaient
être payés que le 30 octobre.
Ainsi se trouve
définitivement réglé l'affaire de cet important
achat.
Le Conseil
vote en outre des remerciements et les éloges les plus mérités
à Mr Cavaillé-Coll,
qui a doté l'église de Luchon d'une oeuvre d'art remarquable
à tous les points de vue,
et digne de figurer au nombre de ses plus parfaites productions."

Procès-verbal de la réception du grand orgue
de l'église paroissiale de Bagnères-de-Luchon
Le 1er Août
1870 Mr Leybach, organiste de la Métropole de Toulouse,
sur l'invitation de Mr le Curé,
s'est rendu à l'église de Luchon avec Messieurs
les membres du Conseil de Fabrique,
Mr Mourlan, organiste titulaire, et Mr Castex, architecte de
la Ville,
à l'effet de procéder à la vérification
des travaux de l'orgue.
On a successivement
comparé toutes les parties de l'orgue aux conditions
indiquées dans le devis.
La soufflerie,
cette partie si importante de l'orgue, composée de six
grands réservoirs, munie de deux pompes
mises en action au moyen de deux pédales, alimente parfaitement
toutes les parties de l'instrument.
Le mécanisme
général de l'orgue, claviers à la main
et au pédalier, les abrégés, les leviers
en bois et en fer,
les pilotes tournants des registres et les pédales de
combinaisons sont établis en beaux matériaux
et fonctionnent avec une merveilleuse perfection.
On a ensuite
procédé à la vérification des différents
jeux, en suivant l'ordre indiqué au devis,
et en faisant entendre toutes les notes de chaque registre.
Dans cet examen nous avons remarqué la plus parfaite
homogénéité dans la mise en harmonie
et dans la bonne qualité des différents timbres
propre à chaque jeu.
L'accord de tous les jeux de l'orgue dans leurs détails
et dans leur ensemble
ne laisse absolument rien à désirer.
Le buffet sculpté
en bois de chêne est d'un effet splendide
et donne à cet orgue un cachet tout particulier.
En résumé
l'instrument se trouve sous tous les rapports dans l'état
le plus satisfaisant,
et nous nous empressons d'adresser à Mr A. Cavaillé-Coll
nos félicitations les plus sincères
pour l'exécution de ce travail aussi ingénieux
qu'artistique.
Bagnères-de-Luchon,
le 1er Août 1870. Signé : J.
Leybach
Ont aussi signé
: M.M. Fourtic, Curé, H. Ferras, Président, J.
Mazens, Trésorier, Gme Laffont, Fois Maurette,
Mérens aîné, L. Colomic, 1er Adjoint pour
le Maire absent, membres de la Fabrique,
L. Mourlan, organiste de l'église
de Luchon,
J.-B. Castex, architecte de la Ville.
|
Quelle est l'origine de l'orgue ?
Nous
savons, par Cavaillé-Coll lui-même, que l’instrument
installé à Luchon
était déjà construit et attendait preneur dans
ses ateliers de l’Avenue du Maine, à Paris.
La partie instrumentale a été construite en 1865 et placée
dans un buffet de récupération du XVIIIème siècle.
Cette originalité
d'un instrument symphonique dans un buffet classique a suscité
beaucoup de questions.
Quand cet instrument
a-t-il été construit ? Pour qui ?
Pourquoi était-il à nouveau en vente fin 1869 dans les
ateliers de l'Avenue du Maine ?
Pour tenter de répondre à ces questions, Jean Ferré,
titulaire de l'instrument de 1959 à 1980, avait fait l'hypothèse
suivante :
" En 1962, lors de la restauration, on s'est aperçu
en démontant les faux sommiers,
que ceux-ci étaient doublés par collage de papier journal
écrit en anglais.
Louis EUGENE-ROCHESSON qui effectuait le travail en sous-traitance pour
Danion, et qui devait avoir à cette époque près
de 70 ans,
se rappelait "qu'un Anglais original avait commandé un orgue
à Cavaillé-Coll et, quelques années plus tard,
lui avait demandé de l'échanger contre un orgue à
4 claviers ".
Cette histoire
d'un Anglais original est un peu étrange....
Peut-être Jean Ferré a-t-il confondu dans son souvenir
les histoires qu'adorait raconter Louis Eugêne-Rochesson, (1897-1972),
tant sur ses séjours en Angleterre dans les années 1952/1954
que sur l'extravagant Baron Albert de l'Espée
qu'il avait dû un peu connaître, comme apprenti chez Mutin,
avant 1914 ?
Aristide et Vincent
Cavaillé-Coll se sont séparés "en affaires"
entre 1850 et 1851,
Vincent gardant la clientèle du Sud de la France et du Nord de
l'Espagne, mais les deux frères restant en contact.
Aristide s'entend
avec Vincent pour que ce dernier propose le buffet Louis XIV aux Carmes
d'Avignon (aujourd'hui Saint-Symphorien)
puis à Saint-Joseph de Marseille le 10 janvier 1867. Sans succès.
Aristide propose ensuite le buffet pour l'église Notre-Dame d'Epernay
en Mai 1868. A nouveau sans succès.
Vincent Cavaillé-Coll s'était marié à Luchon
en 1845 avec Louise Aspasie Nadau et y avait sans doute gardé
des attaches.
Cela explique pourquoi c'est lui qui fournira en 1855, pour la somme
de 5.000 francs, un orgue pour la nouvelle église,
comme nous l'apprend la délibération du Conseil de Fabrique
du 6 janvier 1856.
Orgue modeste, peut-être d'occasion à l'époque,
mais surtout mal entretenu puisque devenu inutilisable treize ans plus
tard.
En 1869, c'est
vers Aristide Cavaillé-Coll, au sommet de sa gloire, que se tourne
le Conseil de Fabrique
qui a décidé de doter l'église d'un nouvel instrument.
Entretien
et accords
Un contrat
pour deux interventions par an, pour une durée de 10 ans
est signé avec les ateliers de Vincent Cavaillé-Coll le
1er janvier 1872.
Evolutions
et Restaurations
En 1912, l’orgue
est restauré par
Jean-Baptiste Puget (1849-1940).
Tous les tuyaux, au nombre de 1490, sont retirés, nettoyés
à l'intérieur et à l'extérieur.
Les deux buffets sont également nettoyés, tous les mécanismes
sont repassés et réglés. Les fuites d'air sont
étanchées et des boursettes sont changées.
La chape et le registre du Basson de 16 du Récit sont percés
pour recevoir 12 nouvelles basses.
Les garnitures des claviers et du pédalier sont renouvelées.
Mais le clou de cette restauration est l'installation du
premier ventilateur électrique qui fonctionnera jusqu'en 1992.
Très peu de foyers à Luchon avaient l'électricité
à cette époque.....et pour se rendre compte de cette "modernité"
rappelons que les orgues de Notre-Dame de Paris devront attendre 1924
pour recevoir leur ventilateur électrique !
Avant l'installation
du ventilateur électrique
l'air était apporté au réservoir principal
par la seule force physique.
Un homme se tenait debout sur le système alternatif,
au dos du grand buffet.
En pompant avec ses deux jambes, il actionnait deux soufflets
positionnés à droite et à gauche à
l'intérieur du meuble.
Ce système, restauré en 1992, est fonctionnel.
|
L'ancien ventilateur
électrique
installé par Jean-Baptiste Puget
qui servit de 1912 à 1992. |
Le fils de Jean-Baptiste Puget, Maurice Puget (1894-1960) également
facteur d'orgue, intervint en 1935 pour faire un relevage
et à nouveau en 1942 pour apporter des modifications aux jeux
du Positif expressif et lui donner une esthétique "classique".
Composition de l'orgue en 1942
Après
les travaux de Maurice Puget
Pédale
30 notes
Tous les jeux sont empruntés
aux claviers manuels.
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Soubasse
Flûte ouverte
Violoncelle
Basson
Trompette |
16'
8'
8'
16'
8' |
|
Positif
54 notes
|
Principal
Bourdon
Tierce
Quarte de Nasard
Flûte
Flûte
Hautbois
Nasard |
8'
8'
1'3/5
2'
8 '
4'
8'
2'2/3 |
|
|
Bourdon
Montre
Flûte Harmonique
Viole de Gambe
Prestant
Plein-Jeu
Basson
Clairon |
16'
8'
8'
8'
4'
III-VI
8'
4' |
|
Récit
54 notes
|
Salicional
Unda Maris
Bourdon
Flûte octaviante
Octavin
Cornet
Basson
Trompette |
8'
8'
8'
4'
2'
V
16'
8' |
|
|
Une restauration,
partielle, a lieu en 1963.
Elle est initiée par Maurice Duruflé qui avait fréquenté
Bagnères-de-Luchon dans les années 1950 et qui présenta
deux projets.
Projets proposés par Maurice Duruflé
|
Grand-Orgue |
Porter
à 4 rangs sur toute l'étendue du clavier
le Plein Jeu de 3 à 6 rangs
qui est trop grave. |
Remplacer
la Gambe par un Bourdon |
Eclaircir
la Montre et le Prestant |
Positif |
Compléter
la 1ère octave de la Doublette qui manque
ainsi que celle de la Flûte 8 si possible. |
Récit |
Remplacer
le Basson 16 par un Plein Jeu 4 rangs. Mettre le
Basson 16 au GO
à la place de la Trompette qui prend la place
du Clairon,
lequel est reporté en flanc de sommier pour
avoir une batterie 16 8 4 au GO. |
Eclaircir
le Salicional qui est trop flûté |
Mettre
3 tirasses indépendantes |
Supprimer
la boîte expressive du Positif et en installer
une au Récit
commandée par une bascule et non une pédale
d'accrochage. |
Projet
n° 2
idem Projet 1 avec en plus :
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Grand-Orgue |
Ajout
d'une Doublette 2 et si possible une Flûte
4 |
Positif |
Ajout
d'un Prestant 4 et d'une Cymbale 3 ou 4 rangs |
Récit |
Ajout
d'un Clairon 4 et d'une Voix Humaine 8 |
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Le premier projet
fut réalisé en partie, le second ne le fut pas en raison
du changement de curé
mais d'autres choses non prévues par Maurice Duruflé furent
cependant réalisées.
Sur recommandation de Maurice Duruflé, la restauration est confiée
à la S.A.R.L. Gonzalez dont le gérant était à
l'époque Georges Danion.
Le devis de Georges
Danion est daté du 20 juin 1962. La création d'une console
neuve est présentée comme une option.
Le 15 septembre,
lors de sa séance, le Conseil Municipal accepte le devis présenté
mais sans l'adjonction d'une console neuve,
et le marché de gré à gré est signé
le 9 octobre 1962.
Dans un premier temps, Georges Danion informe la Mairie que les travaux
pourront commencer début novembre pour être terminés
à Noël,
mais devant la rigueur de l'hiver qui s'annonce, il propose ensuite
de les reporter fin février.
Les travaux sont exécutés entre le 24 mars et le 23 juin
1963,
en sous-traitance par le Maître
facteur d'orgue Louis Eugène-Rochesson, assisté de Messieux
Thiau et Schaller.
Une partie des désirs de Maurice Duruflé est réalisée
par Georges Danion
qui transforme le positif expressif en positif de dos normal, sans boîte,
en enlevant les volets.
Cependant le facteur ne put pas faire de boîte expressive pour
le Récit, comme souhaité par Maurice Duruflé,
le sommier de Cavaillé-Coll étant par jeux alternés
Bombarde et Grand-Orgue.
Au Récit, la Flûte octaviante et sans doute l'Octavin sont
coupés.
Au Positif, les tuyaux du Nasard, de la Doublette et de la Tierce qui
étaient en zinc sont changés par des tuyaux équivalents
pris dans le Plein-Jeu, celui-ci étant remplacé par un
Plein-Jeu entièrement neuf.
La tirasse du G.-O. est rendue indépendante. Auparavant elle
commandait aussi le Positif.
Le trémolo du Positif est supprimé.
Composition de l'orgue en 1963
L'expression
du Positif est retirée
Pédale
30
notes
Tous les jeux sont empruntés
aux claviers manuels.
|
Soubasse
Flûte
Violon
Basson
Trompette |
16'
8'
8'
16'
8' |
|
Positif
54 notes
|
Principal
Bourdon
Nasard
Flûte
Doublette
Flûte
Hautbois
Tierce
|
8'
8'
2'2/3
8'
2 '
4'
8'
1'3/5 |
|
|
Bourdon
Montre
Flûte Harmonique
Bourdon
Prestant
Fourniture
Basson
Clairon |
16'
8'
8'
8'
4'
IV
8'
4' |
|
Récit
54 notes
|
Salicional
Unda Maris
Bourdon
Flûte
Quarte de Nasard
Cornet
Basson
Trompette |
8'
8'
8'
4'
2'
V
16'
8' |
|
|
L'instrument restauré
est inauguré le mercredi 17 juillet 1963,
par Maurice Duruflé (1902-1986) et son
épouse Marie-Madeleine Duruflé-Chevalier (1921-1999).
Le lendemain de
l'inauguration, 18 juillet, a lieu la réception provisoire de
l'orgue.
Le procès-verbal
de réception définitive sera signé le 20 janvier
1964.
En 1978 des contacts
furent pris avec le facteur d’orgues Bernard Chevrier, de Lesparre-Médoc
(33),
pour établir un nouveau devis qu'il présenta le 4 février
1979.
Il fut le premier facteur à penser rapprocher le grand buffet
de celui du Positif.
Cependant son devis ne fut pas suivi d’effet.
En effet, le Père Philippe Bachet, qui deviendra titulaire de
la cathédrale de Toulouse,
fut contacté lors de cette proposition mais s’opposa à
un travail qui continuait à dénaturer l’orgue de
Cavaillé-Coll :
"En 1979, nous commencions à comprendre l'importance
de Cavaillé-Coll et la nécessité de protéger
les instruments du grand facteur".
La réflexion
se poursuit...
Le facteur Robert Chauvin, de Dax, propose un premier devis le 21 octobre
1985.
En introduction il écrit :
" Nous vous présentons ce devis dans un esprit de reconstitution
de l'orgue A. CAVAILLE-COLL.
Il
est évidemment possible de continuer sa transformation vers l'orgue
classique
mais cela aboutirait à un instrument "néo-classique"
médiocre.
Il vaudrait mieux, si l'on désire un instrument se rapportant
au buffet,
enlever tous les éléments de l'orgue Cavaillé-Coll
pour les remonter dans un nouveau buffet dans un autre édifice.
Nous croyons qu'il est préférable de restaurer l'orgue
d'A. Cavaillé-Coll.
L'intention qui a présidé à l'élaboration
de notre devis est de fournir une reconstitution et un travail le plus
parfait
dans les meilleures conditions économiques et de présenter
une base de discussion."
L'état
de détérioration de l'orgue pousse la commune à
entreprendre une restauration à la demande de la Paroisse.
Celle-ci, Maître d'ouvrage, consulte en 1989 les facteurs
Jean-Loup Boisseau, de Poitiers (86), Pierre Vialle, de Fleurance (32)
et à nouveau Robert Chauvin, de Dax (40),
Robert Chauvin proposant le devis le moins-disant est retenu.
Il commence peu après les travaux sous le contrôle de Jean-Pierre
Decavèle, Technicien-Conseil,
la restauration ayant pour but de revenir à l'orgue Cavaillé-Coll
d'origine.
Comme l'avait
suggéré Bernard Chevrier, le grand buffet est avancé
de 1 m 50 pour le rapprocher du positif,
l'ensemble de l'orgue vu depuis la nef retrouvant une harmonie visuelle.
Composition de l'orgue en 1992
Retour à
l'instrument installé en 1870
Pédale
30 notes
Tous
les jeux sont empruntés
aux claviers manuels.
|
Soubasse
Flûte ouverte
Violoncelle
Basson
Trompette |
16'
8'
8'
16'
8' |
|
Positif
expressif
54 notes
|
Principal
Bourdon
Viole de Gambe
Voix céleste
Dulciane
Flûte douce
Hautbois
Voix humaine |
8'
8'
8'
8'
4'
4'
8'
8' |
|
|
Bourdon
Montre
Flûte Harmonique
Viole de Gambe
Prestant
Plein-Jeu
Basson
Clairon |
16'
8'
8'
8'
4'
III-VI
8'
4' |
|
Bombarde
54 notes
|
Salicional
Unda Maris
Bourdon
Flûte octaviante
Octavin
Cornet
Basson
Trompette |
8'
8'
8'
4'
2'
V
16'
8' |
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Le concert d'inauguration
a été donné par Michel Bouvard, à l'époque
titulaire de Saint-Séverin à Paris, compositeur,
professeur au Conservatoire de Toulouse et concertiste international,
le samedi 25 avril 1992.
Le 27 février
2013, l'instrument montrant des signes de fatigue au niveau de l'étanchéité,
une étude est demandée par la Mairie,
propriétaire de l'instrument, à Thierry Semenoux, Technicien-Conseil.
Mais les
années passent, la dégradation de l'instrument se poursuit
et l'état de l'orgue ne permet plus d'inviter des concertistes.
En décembre 2016 la Mairie décide enfin du relevage de
l'instrument.
Les travaux sont confiés à la Manufacture
Languedocienne de Grandes Orgues, sise à Lodève
dans l'Hérault.
Cette manufacture a été créée en Janvier
1980 par Georges Danion (1922-2005) et son épouse Annick Gonzalez,
petite-fille du célèbre facteur Victor Gonzalez (1877-1956).
Depuis 1998, l'entreprise est gérée par le facteur Charles-Emmanuel
Sarelot
qui y était entré en 1980 et qui en était le co-gérant
depuis 1990.
Les travaux débutent
à Luchon en mars 2017 par la dépose de tous les tuyaux
intérieurs.
L'étanchéité des sommiers et des chappes est refaite
en totalité, les postages sont tous remplacés,
ce qui nécessite le façonnage de plus de 80 mètres
de tuyau de plomb, l'ensemble des boiseries est passée
à l'huile de lin, certains tuyaux abimés sont décabossés.
Mi-juin 2018 tout est remis en place et l'orgue peut être utilisé
de façon officieuse, dans le cadre d'essais.
La réception officielle de l'instrument a lieu en octobre 2018.
Le premier volet
du renouveau de l'orgue de Luchon a été sa bénédiction
au cours d'une cérémonie solennelle
présidée par Monseigneur Robert Le Gall, Archevêque
de Toulouse, le 4 Mai 2019.

Monseigneur
Robert Le Gall, Archevêque de Toulouse,
Monsieur l'Abbé Arnaud Richard, curé de la paroisse.
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Le second volet
a été un Grand Concert organisé par l'Association
les Voix de l'Orgue Cavaillé-Coll de Luchon, (AVOCaCoL),
concert donné par Michel et Yasuko Bouvard le 21 Juin 2019.
En
bis : Vivaldi Adagio de l'Hiver
et Khatchatourian, la Danse du Sabre.
1870 - 2020
L'orgue
de Luchon fête ses 150 ans d'installation
L'AVOCaCoL célèbre cet
événement unique autour d'un cycle de 11 concerts
exceptionnels






 



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La création
de l'association
Les Amis de l'Orgue de Luchon, en 2010, ( devenue
l'AVOCaCoL , Association les Voix de l'Orgue Cavaillé-Coll de
Luchon, en janvier 2019 )
répondait à deux objectifs :
- Etre en mesure de dialoguer avec la Mairie pour faire effectuer des
travaux d'entretien, voire de restauration.
- Proposer le classement de l'instrument pour assurer sa conservation
La commission nationale des monuments historique a émis un avis
favorable au classement au titre des Monuments Historiques le 7 juin
2012.
L'orgue en totalité, buffet et partie instrumentale, a été
classé par arrêté en date du 3 mars 2016.
